XVIIe-XVIIIe siècles
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Table des matières
A. BAYLE, M. BOMBART, I. GARNIER, "La connivence, une notion opératoire pour l'analyse littéraire"
I. Mise au point linguistique
C. WIONET, F. H. JIN, "Connivence pile et face: petit parcours historique du mot"
C. KERBRAT-ORECCHIONI, "Construire de la connivence dans les débats présidentiels: avec qui, par quel moyen, dans quel but?"
II. Communications conniventes
M. ROSELLINI, "Faut-il "en abreuver le vulgaire"? Le Roi, le sexe et la connivence"
N. FREIDEL, " Connivences épistolaires: le commerce triangulaire des Sévigné"
J. LECLERC, ""Vous m'entendez fort bien": les stratégies d'une communication connivente dans les parodies burlesques"
J. DORIVAL, "Hélène de Montgeroult (1764-1836): inventer le patrimoine muscial, découvrir l'avenir de la musique"
H. MERLIN-KAJMAN, "Partage par connivence versus partage transitionnel"
III. Fictions de connivence
A. RABATEL, "Analyse pragma-énonciative de la connivence représentée dans les récits"
M. HUCHON, "Connivences labéennes"
L. WAJEMAN, "Connivence érotique et création artistique dans quelques textes et images du XVIe siècle"
M. BERMANN, "Licence et connivence: les dispositifs textuels de complicité avec le lecteur dans les Contes de La Fontaine"
M. FAUGÈRE, "Lecture connivence et construction du groupe dans la fiction galante"
La connivence est une notion qui travaille bien des discours au quotidien: qu'elle soit promue comme le ferment d'une séduction par les concepteurs de nouvelles marques commerciales (qui jouent sur la dimension de complicité implicite qu'elle véhicule) ou qu'elle soit rejetée par les observateurs de la vie politique condamnant la collusion des intérêts privés et publics (à partir du sens étymologique de "complicité morale consistant à fermer les yeux sur la faute de quelqu'un"), elle semble être un outil de description efficace du jeu social. Pour autant, elle n'a que très peu fait l'objet d'une attention spécifique: mobilisée souvent en passant, elle n'a pas été théorisée en tant que notion opératoire dans le domaine des lettres voire des sciences humaines.
Cet intérêt pour ce type de liens, de pratiques et de discours que recouvre l'idée de connivence n'est pas l'apanage du monde contemporain. Un regard jeté vers le passé montre également son importance à l'époque moderne, du XVIe au XVIIIe siècle: dans le champ littéraire en particulier sont mises en oeuvre des formes de connivence spécifiques, entre auteurs, ou entre auteurs et publics, reliées à des conditions historiques précises de production et de publication des oeuvres. C'est cette période, que nous désignons par "l'âge de la connivence", qui est placée au cours de la présente enquête.
Prolongeant les derniers Cahiers du GADGES qui portaient sur des modes de relation entre auteurs et lecteurs dans diverses situations de conflits (Polémiques en tous genres, 2009; Genres et querelles littéraires, 2011; L'art de la conciliation, 2013), l'étude de la connivence explore une des manières dont se manifeste dans l'espace littéraire le regroupement de communautés sociales ou idéologiques.
Plus largement, notre pari est aussi de faire de la connivence un outil utile pour décrire et comprendre à l'époque moderne le rapport des discours et des écrits, voire des oeuvres d'art, à un public ciblé: nous la définissons comme la mise en place volontaire d'un dispositif, le plus souvent textuel, adressé à un ou plusieurs destinataires, et supposant l'existence d'un tiers exclu. A partir de cette réflexion théorique, ce volume offre l'analyse de cas concrets qui rendent perceptible aux lecteurs du XXIe siècle une "intelligence secrète active" qui peut lier les auteurs, entre eux comme à leurs publics.
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I. A Word from the General Editor / Mot du Rédacteur en chef – II. Reading and Re-writing : Diderot’s Supplements / Diderot et le supplément – K. TUNSTALL, C. WARMAN, « Foreword / Avant-propos » ; T. BELLEGUIC, « D’un grain l’autre. Sur Diderot et le supplément » ; M. DELON, « Un matérialisme de la note » ; N. FERRAND, « Illustrer Diderot : ses romans face au supplément de la gravure. Le cas de la série d’estampes pour Les bijoux indiscrets » ; J. FOWLER, « Diderot’s “Anxiety of Influence”: Le fils naturel, the Éloge de Richardson and La religieuse » ; C. SETH, « Un géomètre embarrassé dans des toiles d’araignée : Diderot, d’Alembert and a Mathematical Memoir in 1761 » ; E. PAVY-GUILBERT, « Théorie et pratique de la langue : les Salons “suppléments” à la Lettre sur les sourds et muets » ; F. CABANE, « Le philosophe masqué et la “chimère” dans l’Addition aux Pensées philosophiques » ; A. WENGER, « “C’est Horce, qui est un de nos grands médecins, qui l’a dit.” Diderot et le langage médical » ; J.-C. BOURDIN, « L’auto-citation dans Le neveu de Rameau » ; C. DUFLO, « “Cet abîme de ténèbres, pourquoi l’a-t-on creusé ?” : la dynamique matérielle d’après les Observations sur Hemsterhuis » ; R. GOULBOURNE, « Diderot and Horace : From Translation to Imitation » ; I. MOREAU, « Du Voyage de Bougainville au Supplément de Diderot » ; F. VILLEMIN-DE CARNÉ, « Analyse de la réfutation dans Le rêve d’Alembert : la question de l’autorité de Diderot » ; A. STRUGNELL, « Diderot’s Unattributed Contributions to the Histoire des deux Indes : a Question of Style » ; C. VINCENT, « La réflexion morale de l’Essai sur Sénèque : un supplément essentiel au cœur de l’œuvre » ; A. GOODDEN, « Bouquets and the Blind » ; C. WARMAN, « Naigeon, éditeur de Diderot physiologiste » – III. Miscellaneous articles / Miscellanées – J. PARKIN, « Comic Patterns in Le neveu de Rameau » ; F. VIDONNE, « Diderot par Greuze : le dernier souffle, nouvelles observations sur une sanguine du Musée de Montargis » ; J.-C. REBEJKOW, « Le dilemme de Diderot : de la Lettre apologétique de l’abbé Raynal à Monsieur Grimm à l’Essai sur les règnes de Claude et de Néron » ; L. PIROUX, « What Can the Possessed Possess ? Creativity and Authorship in Diderot’s Paradoxe sur le comédien ».
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Fondato su un ampio repertorio di fonti, in gran parte inedite, e di dipinti, questo volume presenta un profilo dei principali collezionisti francesi di opere veneziane nel Seicento e analizza come queste venissero diffuse e percepite in Francia, alla luce di idée e di modelli estetici elaborati nei circoli intellettuali e nell’Académie. Permette di aprire nuove prospettive sulla fortuna di Tiziano, Veronese, Tintoretto, Bassano, Giorgione e sugli sviluppi di un intenso dialogo sorto all’epoca proprio grazie alla percezione di formule legate al tonalismo veneto. Fornisce così alcune chiavi di lettura originali per la comprensione delle relazioni tra due città – Venezia e Parigi – che nel Seicento sono tra i principali centri artistici internazionali per il collezionismo e il commercio di opere d’arte.
Ce volume présente la physionomie des principaux collectionneurs français de tableaux vénitiens au XVIIe siècle et propose une étude de la réception de ces œuvres en prenant en compte les canons esthétiques élaborés et diffusés entre Paris et Venise. En s’appuyant sur un grand nombre de documents, pour la plupart inédits, et sur un vaste répertoire d’œuvres, ce texte permet notamment d’explorer la fortune en France de Titien, Bassan, Véronèse, Tintoret et Giorgione, ainsi que d’éclairer notre compréhension d’un dialogue intense qui s’instaure au Seicento autour du tonalisme vénitien.
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Table des matières
Anne-Pascale POUEY-MOUNOU, préface
Muses néo-latines
Virginie LEROUX, « De la muse rêvée à la muse endormie »
Mélanie BOST-FIEVET, «“Et ta Muse sera sapée comme une vamp’”: des Muses aux allures de puellae dans l’oeuvre poétique de G. G. Pontano »
John NASSICHUK, «Musa facilis, fusca musa : deux Muses de Giano Anisio »
Sylvie LAIGNEAU-FONTAINE, «La “Muse état d’âme” dans la poésie de Nicolas Bourbon (Nugarum libri octo, 1538) »
Muses macaroniques
Ivano PACCAGNELLA, « La muse macaronique »
Alice VINTENON, « Les “pansifiques Muses” de Folengo :incarnations d’une poétique ? »
Muses françaises : de la Grande Rhétorique à la Pléiade.
Nathalie DAUVOIS, « Séduction et dévergondage des Muses à l’aube de la Renaissance (Saint-Gelais, Lemaire,Bouchet) »
Guillaume BERTHON, « Tempête sur le Parnasse : enjeux des représentations du “parc des Muses” autour de la querelle Marot-Sagon »
Elise RAJCHENBACH-TELLER, « “Cliom’a promis / D’escripre à ses amis / D’Amour la mort cruelle” : Muses et querelle poétique au milieu des années 1540 »
Muses françaises : la Pléiade et son héritage
George Hugo TUCKER, « Le complexe de la Muse (et des Muses) chez Joachim Du Bellay »
Benedikte ANDERSSON, « Patronage des Muses et construction générique : l’exemple de l’élégie ronsardienne »
Emmanuel BURON, « La puissance poétique et son objet : fonctions pragmatiques de la muse et du démon dans la poésie d’Etienne Joelle »
Jean-Charles MONFERRAN, « Chez les putains du Mont Fourchu : le Parnasse de Gaudichon Des Autels »
Audrey DURU, «L’adieu aux Muses dans la poésie postronsardienne»
Muses satyriques, burlesques et polémiques du XVIIe siècle
Guillaume PEUREUX, « Une poésie en quête de légitimité : les usages des Muses dans les recueils collectifs de poésie satyrique (1600-1622) »
Roland BÉHAR, «A l’auberge de Phébus : Giulio Cesare Cortese et le rire des Muses napolitaines »
Julien GOEURY, « Nymphes potagères et gueuses cloppen : représentations de Jean de Labadie et de ses suivantes dans les écrits polémiques entre 1650 et 1670 »
Claudine NÉDELEC, « Les Muses burlesques : une figuration du champ littéraire au milieu du XVIIe siècle »
Bibliographie
Index nominum
Index des personnages
Index rerum
Les Muses ne sont pas celles que l’on croit ! Au rebours des attitudes figées que l’on prête parfois aux déesses de la poésie, les expérimentations des poètes des XVIe et XVIIe siècles dévoilent les questionnements, les stratégies et les hardiesses d’un art en perpétuelle réinvention. Ces Muses imprévisibles, souvent amusantes, sont en décalage assumé avec un ensemble de traditions, d’héritages et de filiations. Elles traduisent une réflexion des auteurs sur les conditions de l’innovation, qui éclaire les grands débats poétiques de cette période.
Ce volume réunit donc des spécialistes de la littérature des XVIe et XVIIe siècles en Europe afin de constituer une galerie de Muses inattendues. Il s'agit, en analysant leurs modes d’incarnation, les territoires qu’elles parcourent et les grands axes de leur évolution, d’observer les façons dont se pense et se vit une poésie en mouvement. Ce parcours nous conduit des Muses néo-latines et macaroniques aux Muses satyriques, burlesques et polémiques du XVIIe siècle.
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Table des matières
Préface
Introduction
Principes d’édition
Texte 01
Discours sur la manière d’étudier l’architecture, et les arts qui sont relatifs à celui de bâtir. Prononcé par M. Blondel, architecte à Paris, à l’ouverture de son deuxième cours public sur l’architecture,
le 16. Juin 174[7], 1747.
Texte 02
Sélection d’articles de Blondel pour L’Encyclopédie.
Texte 03
« Lettre de M. de Morand, à l’auteur du Mercure, sur l’École des Arts, établie à Paris par M. Blondel, architecte et professeur, rue de la Harpe », La Nouvelle Bigarure, contenant ce qu’il y a de plus intéressant dans le Mercure de France, et de plus curieux dans les autres Journaux et feuilles périodiques etc., août 1753, t. VI, p. 137-142.
Texte 04
Discours sur la nécessité de l’étude de l’Architecture, dans lequel on essaye de prouver, combien il est important pour le progrès des arts, que les hommes en place en acquièrent les connaissances élémentaires; que les artistes en approfondissent la théorie, et que les artisans s’appliquent aux développements du ressort de leur profession, Paris, C.-A. Jombert, 1754, 99 p.
Texte 05
« Lettre XV : Discours sur la nécessité de l’étude de l’Architecture», L’Année Littéraire, 1754, t. V, p. 339-354.
Texte 06
« Discours sur l’Architecture» : notice sur le Discours de Pierre Patte (Paris, Quillau, 1754, 47 p.), L’Année Littéraire, 1754, t. VI, p. 59-66.
Texte 07
Notice sur l’école de Blondel : programmes, prix, réorganisation, Mercure de France, juin 1755, vol. I, p. 198-207.
Texte 08
Notice sur le Cours public d’Architecture élémentaire, L’Année Littéraire, 1755, t. II, p. 206-215.
Texte 09
Notice sur l’Essai sur l’Architecture de Laugier, 1e partie, L’Année Littéraire, 1755, t. II, p. 247-277.
Texte 10
Notice sur l’Essai sur l’Architecture de Laugier, 2e partie, dans L’Année Littéraire, 1755, t. II, p. 322-339.
Texte 11
Lettre de La Font de Saint-Yenne à Marigny, 21 mars 1756.
Texte 12
Lettre de Marigny à La Font de Saint-Yenne, 31 mars 1756.
Texte 13
Discours prononcé à l’Académie royale d’architecture
le [espace blanc] novembre 1756, par Jacques-François Blondel, architecte du roi, dans lequel on essaye de prouver la nécessité de distribuer, tous les ans, dans cette Académie, deux nouvelles médailles, pour deux prix d’émulation, concernant l’art du dessin relatif à l’architecture, 22 novembre 1756.
Texte 14
« Arts utiles : Architecture », Mercure de France, décembre 1757, p. 174-178.
Texte 15
Lettre de M. Blondel à M. Fréron, L’Année Littéraire, 1758, t. II, p. 302-313.
Texte 16
« Lettre XV : Les Ruines des plus beaux monuments de la Grèce », L’Année Littéraire, 1758, t. VII, p. 100-124.
Texte 17
« Lettre VIII : Cours élémentaire d’architecture», L’Année Littéraire, 1758, t. VII, p. 124-137.
Texte 18
Nouveau cours d’architecture par M. Blondel, L’Année Littéraire, 1759, t. VIII, p. 253-262.
Texte 19
Lettre de M. … à M. … sur l’architecture, Mercure de France, juillet 1760, p. 164-171
Texte 20
Réponse à la Lettre de M. … sur l’architecture insérée dans le premier volume de juillet dernier, Mercure de France, novembre 1760, p. 146-151.
Texte 21
Discours sur les avantages que l’Académie retirerait de la publication de ses travaux, dans un ouvrage dont le titre serait : « Histoire de l’Académie royale d’architecture», s. d., sans signature [Julien-David Le Roy], 1762.
Texte 22
Minute de la lettre de Blondel à Marigny, 13 novembre 1762.
Texte 23
Plan des leçons d’architecture servant de préliminaire à l’ouverture des premiers cours, élémentaire et de théorie, que M. Blondel architecte du roi a commencé au Louvre les 15 et 17 novembre 1762, novembre 1762.
Texte 24
Minute de la lettre de Marigny à Blondel, 24 novembre 1762.
Texte 25
Mémoire de Blondel relatif aux élèves de l’Académie, 2 mai 1763.
Texte 26
Mémoire lu avant la leçon publique de l’école royale d’architecture le 1er juin 1763, 1er juin 1763.
Texte 27
Discours de Blondel à l’Académie, 12 novembre 1764.
Texte 28
Mémoire ou observations lu aux élèves de l’Académie royale d’architecture avant la leçon du lundi 9 juin 1766, 9 juin 1766.
Texte 29
Mémoire adressé par Jacques-François Blondel à Monsieur le marquis de Marigny concernant l’École de l’Académie royale d’architecture, 12 octobre 1767.
Texte 30
Réflexions d’un citoyen sur la manière trop arbitraire dont s’exerce l’architecture en France, 1767.
Texte 31
Discours lu publiquement par M. Blondel professeur, aux élèves de l’Académie, le 8 Janvier 1770, et le 16 du même mois dans l’assemblée de l’Académie royale d’architecture, janvier 1770.
Texte 32
Dissertation sur l’utilité de joindre à l’étude de l’architecture celle des sciences et des arts qui lui sont relatifs, suivi d’Observations sur différentes parties de l’architecture, et d’un Ordre des leçons qui continuent de se donner sur l’architecture et sur les sciences qui y sont relatives, par Jacques-François Blondel, architecte, et par les professeurs qui les secondent dans son École des Arts, à Paris, 1772.
Texte 33
Lettre de Marigny à Blondel, 15 mars 1773.
Texte 34
Lettre de Blondel à Marigny, 7 avril 1773.
Texte 35
Extraits du Cours de Jacques-François Blondel.
Texte 36
Extrait des biens inventoriés au domicile de Jacques-François Blondel à sa mort.
Texte 37
Éloge historique de M. Blondel, de l’Académie Royale d’Architecture, & Professeur, Journal des Beaux-Arts et des Sciences, tome premier, mars 1774, p. 559-570.
Texte 38
Critique de l’hôtel d’Uzès de Claude-Nicolas Ledoux par Jacques-François Blondel.
Texte 39
Commentaires sur l’hôtel de Mademoiselle Guimard de Claude-Nicolas Ledoux et sur la nouvelle école de chirurgie de Jacques Gondouin, par Jacques-François Blondel.
Texte 40
Catalogue de la bibliothèque de l’Académie royale d’architecture, par Camus et Blondel, 12 juillet 1763.
Texte 41
Note de l’administration des Bâtiments du Roi à propos de l’achat de livres, 28 octobre 1763.
Texte 42
Liste des livres d’architecture que Blondel souhaite faire acheter par l’Académie, 2 novembre 1763.
Texte 43
Inventaire de la bibliothèque de l’Académie d’architecture en l’an IV, an IV.
Bibliographie
Index nominum
Index des lieu
Au XVIIIe siècle, de nombreux architectes ont publié des traités ou des « Cours » sur leur art. L’un d’eux se distingue par la quantité et la qualité des livres qu’il publie : Jacques-François Blondel (1708/9 – 1774). Auteur majeur de la théorie architecturale, Blondel a su, au cœur des Lumières, redonner une actualité à l’architecture classique, en s’opposant à l’art rocaille qui domine alors. Pour Blondel, l’architecture possède une dimension encyclopédique – il mobilise à la fois les savoirs techniques et les différents arts –, mais aussi sociale – chacun est appelé à y participer. Les écrits de Blondel sont par ailleurs indissociables de son action pédagogique : avec la fondation de son Ecole des Arts, qui se propose de centraliser la diversité des compétences, il opère une véritable révolution pédagogique. Cet ouvrage rassemble les discours, mémoires, articles pour L’Encyclopédie et autres textes de Blondel, dans lesquels le professeur développe ses idées sur le « bon goût » en architecture. Pour la majeure partie inédits, ou jamais réédités depuis le XVIIIe siècle, ces documents renseignent sur les enjeux de l’art de bâtir au siècle des Lumières, ainsi que sur la transmission de la tradition nationale.
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Table des matières
PROLOGUE
« Un moment délicieux »
Méthodologie
Analyse linguistique et structurale
A propos des Fables et de la fable
Les formes du texte
La majuscule
La lettre et le son
D’un livre à l’autre
La Cigale et la Fourmy
Ouverture
Structures sonores
Les rimes et les strophes
Structure syntaxique et structure textuelle
Entomologie diététique
« Ayant chanté tout l’Esté »
Récit
Moins que rien...
Troisième phrase
Effets sonores
Une affaire !
La refuseuse
L’emprunteuse
Quatrain final
Le Corbeau et le Renard
Transcription phonétique et structures
Exposition
Apostrophe
Compliments exclamatifs
Rimes en -âge
Hiérarchies
Présent et prétérit
Point de bascule
Rimes en -oi
Second discours du renard
Essai sur l’escroquerie
Equations
Statisme ou dynamisme
Fixation orale
La Grenoüille qui se veut faire aussi grosse que le Boeuf
Transcription phonétique et structures
Titre atypique
Le déterminant
Coassements
Sur une litote fanfaronne
L’inspiration et le travail
Questions, réponses
Chétive pécore
Fixation banale
Equations
Incontinence et rétention
Les deux Mulets
Titre
Transcription phonétique et structures
Duetto
Solo
Hi-han !
Haro !
Syntaxe perverse des verbes de perception
La complainte du mulet marri
Eloge de la médiocrité
Echanges entravés
Les figurants
Le Loup et le Chien
Transcription phonétique et structures
Entre chien et loup
Cave canem
La vie de chien
Le contrat d’embauche
L’affaire du collier
Et encore le présent historique
Thèmes, variations
La Genisse, la Chevre, et la Brebis, en societé avec le Lion
Transcription phonétique et structures
Titrage
Les associés et leur victime
Le contrat d’association
Ego, hic, nunc
De la chèvre au lion
La part du lion
La Besace
Transcription phonétique et structures
Titre et vignette
Jupiter
Sommation à comparaître
Ce qu’on n’apprend pas à un singe
L’avis des bêtes
Procession et préséance
De l’arche de Noé à la nef des fous
Morales
Besaces
L’Hirondelle et les petits Oyseaux
Transcription phonétique et structures
Profil d’oiseau
Le rythme des saisons
Graine d’assassin
Premier avertissement
A propos des substantifs nus
Second avertissement
Troisième et dernier avertissement
Cassandre
Morale et conclusion
Le Rat de Ville et le Rat des Champs
Transcription phonétique et structures
Temps et verbes
Town and Country
Un souper raffiné
Ratage...
...Et rattrapage
Le plaisir et la peur
Le Loup et l’Agneau
Transcription phonétique et structures
Manipulation
La survenance
Les intervenants
« Quiconque est Loup agisse en Loup »
Noir et blanc
Polarité et inversion
Mauvais arguments
L’art de ponctuer
De la cage au chaudron
L’Homme, et son Image
Transcription phonétique et structures
Bonheur sans partage
La galerie des glaces
Des prudes aux galants
Narcisse au désert
La fascination de l’eau
Spéculations
Le Dragon à plusieurs testes, et le Dragon à plusieurs queües
Transcription phonétique et structures
De l’Histoire à l’historiette
Du discours indirect au discours direct
Dangers et dragons
Les dragons d’Orient
Tête-à-queue
Clef
Les Voleurs et l’Asne
Transcription phonétique et structures
Le fait divers
Disjonction conjecturale
L’Orient sans fard
Règlement de compte
Simonide préservé par les Dieux
Titre passif
Transcription phonétique et structures
Prologue apocryphe
Contrat de prestation
Le tiers payant
Visitation divine
Infortune
Fortune
Morale et moralité
La Mort et le Malheureux. La Mort et le Buscheron
Fable xv : transcription phonétique et structures
Fable xv : la scène
Fable xv : Mécène
Paratexte ou métatexte en prose
Fable xvi : transcription phonétique et structures
Fable xvi : marche
Fable xvi : arrêt
Fable xvi : doléances
Fable xvi : la mort trompée
Fable xvi : quatrain sautillant
L’Homme entre deux âges, et ses deux Maistresses
Transcription phonétique et structures
Titre et vignette
L’homme
Le sonnet des veuves
Humour métalinguistique
Le sens des poils
Première épigramme contre le mariage
Contrats de dupes
Le Renard et la Cicogne
Transcription phonétique et structures
Titres
L’art de la table
L’infortune du pot
Miette, brin, grain, mot, mie
Retour de politesse
« L’art de se coucher sans souper »
Morale en apostrophe
L’Enfant et le Maistre d’Ecole
Transcription phonétique et structures
Mystérieux magister
L’accident
Le maître d’école
La harangue
Le dénouement
Morale
Le Coq et la Perle
Transcription phonétique et structures
Le coq et sa perle
L’ignorant et son manuscrit
Echo
Les Frelons, et les Moûches à miel
Transcription phonétique et structures
Vignette et titre
Aphorisme
Hymenoptera
Juridismes
La cause
Procès verbeux
Plaidoyer pour un rayon de miel
Le verdict à la turque
Le sac et les quilles
Le Chesne et le Roseau
Transcription phonétique et structures
Tirade du chêne sur le roseau
Tirade du chêne contre la nature
Encore Foucquet
Révérence ironique
Temps et verbes
Les foudres du ciel
ÉPILOGUE
Les fables et la fabulation
Thèmes divers
La commensalité contrariée
Prototype et progression dans le Livre premier
Un goût difficile
Les derniers mots
BIBLIOGRAPHIE
Editions de La Fontaine citées (ordre chronologique)
Travaux cités
Auteurs et artistes cités ou mentionn©s
index des notions techniques
TABLE DE CONCORDANCE
table des vignettes
Cette analyse textuelle des vingt-deux « fables de La Fontaine » qui font le Livre premier des Fables choisies de 1668 suit l’ordre du recueil, préservant le plan de lecture choisi par le fabuliste. L’étude de chacune longe le texte, mais cède à l’occasion le pas à une vue transversale de faits touchant l’ensemble du poème voire de l’ouvrage. Le sous-titre microscopie et les bases de la méthode viennent de R. Jakobson ; elle emprunte aussi à C. Lévi-Strauss. L’analyse porte sur les données langagières : étymologie, lexique, morphologie, phonétique, phraséologie, poétique, ponctuation, stylistique, syntaxe et statistique (collocation, récurrence et fréquence des formes). Elle porte aussi sur la mise en page des fables, sur leurs rapports avec les gravures de F. Chauveau, sur les questions de pragmatique qu’elles posent, les références culturelles, littéraires, historiques et personnelles qu’on y trouve, sur leur pertinence ethnographique et zoologique. L’érudition du fabuliste et le méticuleux travail d’écriture qu’il cachait avec soin sont mis en lumière. Le thème dominant qui ressort du Livre premier est celui de la commensalité contrariée.
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Au Siècle des Lumières, tandis que l’Europe cultivée parle français, le sud de la France connaît une situation inédite. Le français se répand dans toutes les couches de la population, pas seulement chez les élites. Un partage des langues s’effectue, apparemment selon des critères sociaux, affirmant la prééminence du français, mais en même temps, on continue à parler occitan et à écrire de la littérature dans cette langue. La production poétique est particulièrement abondante (poésie mondaine, comique, satirique…). Au théâtre, on crée de nombreuses pièces et la prose sort des limbes avec un chef d’œuvre, l’Histoira de Jean l’an pres de Jean-Baptiste Fabre. Le succès national de l’opéra en occitan Daphnis et Alcimadure (1754) de Cassanéa de Mondonville ravive ce dynamisme. Les lexicographes s’activent pour consigner la langue tandis que partout, tout au long du siècle, résonnent des noëls, des cantiques et quantité de chansons profanes. Toutes ces créations, jusqu’à ce jour très largement méconnues et jamais mises en relation, illustrent la vitalité d’une langue plus partagée qu’on n'aurait pu le penser.
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« L’arbre gémit, soupire, pleure d’une voix humaine », et Michelet ajoute : « On croit que c’est le vent, mais c’est souvent les rêves de l’âme végétale ». Aux XVIe et XVIIe siècles, botanistes, romanciers et philosophes ont eux aussi rêvé et pensé la plante, en lui conférant un statut moral et ontologique équivoque. Car, sous leur plume, brouillant les frontières entre flore, faune et humanité, parfois l’esprit et le désir viennent aux plantes. Dès lors ce n’est plus seulement la mise en valeur de l’intelligence animale, mais aussi la promotion d’une pensée et d’une sensibilité végétales qui nourrissent la critique de l’anthropocentrisme dans l’Europe pré-moderne. Un tel trouble catégoriel, bien sûr, inquiète et stimule les efforts pour comprendre et distinguer les différentes sortes de vivants. Mais le problème, philosophique, est aussi religieux. La revalorisation de l’âme inférieure des plantes se situe du côté de la dissidence doctrinale, l’être végétal menaçant de destituer l’homme. Cet essai veut donc montrer que le monde de Flore a été utilisé pour subvertir le principe d’un étagement clair entre les règnes, au profit d’une conception plus poreuse des frontières du vivant.
ivant.